Projet Pastoral

En communauté, nous rêvons d’un monde où…

Nous rêvons d’un monde qui nous encourage à ne pas seulement être préparé·e·s pour le pire mais aussi pour le meilleur; un monde qui nous ouvre à la beauté, à l’émerveillement, à la joie, à l’espérance, à la confiance, à l’avenir.

Un monde où le respect de l’autre et de la création font partie de l’éducation dès le premier âge, où ce respect, mieux décrit dans le document “valeurs de la communauté” mène à reconnaître la dignité de chacun·e:  chacun et chacune est reconnu·e comme précieux·se, avec tout ce que nous sommes, nos souffrances mais aussi toutes nos potentialités. Il mène aussi à l’écoute de chacun·e dans le groupe et à l’extérieur au niveau de ses besoins et de son vécu. Un monde où la coopération entre les gens et entre les peuples prime sur la compétition, où les différences et la diversité sont non seulement accueillies, mais reconnues comme une source de résilience et une force.

Un monde où nous nous soucions l’un·e de l’autre, un monde solidaire, un monde où l’amitié, le pardon et l’amour sont essentiels.

Un monde  fraternel où chacun·e de nous reçoit et prend une part de responsabilité. Un monde où  tous sont invités à être acteur·rice·s mais qui tient compte des fragilités et des limites de chacun.

Un monde orienté autour des verbes “être” et “faire” au lieu du verbe “avoir”, qui encourage chacun·e à se réaliser, pleinement.

Notre communauté a un rôle à jouer pour bâtir ce monde

Au cœur de ce monde à bâtir, la communauté du Saint Esprit se veut une communauté qui adhère au message de Jésus transmis de génération en génération par l’Eglise et veut le rendre visible aujourd’hui.

Elle s’organise pour le transmettre à son tour, pour nourrir l’espérance de l’Evangile et en être témoin avec tout le peuple de Dieu.  Elle veut permettre ainsi à chacun·e de vivre debout, et d’être en chemin.

Par l’attention, l’empathie et la solidarité des uns vis-à-vis des autres dans le groupe et hors du groupe, par des actions concrètes, ensemble et avec d’autres groupes, notre communauté entend refléter une joie de vivre intérieure et susciter des engagements en rendant le message de Jésus crédible.

La communauté du Saint Esprit veut valoriser les qualités de chacun·e et lui offrir des possibilités de valoriser ses talents. Elle veut être une communauté qui favorise les contacts, indispensables pour réaliser un monde fraternel.

Nos valeurs

Respect

Le respect c’est reconnaître le divin en toute vie. C’est reconnaître les différences et la diversité comme une force. C’est aussi reconnaître que l’humain ne peut s’approprier la nature à son usage exclusif (ou à l’usage exclusif de quelques-uns) et que l’harmonie de l’humain et de son environnement ne font qu’un.

Respecter l’autre dans ce qu’il est, c’est une valeur à laquelle nous tenons, sans préjugés, et en allant au-delà de ce que l’on croit percevoir de lui au premier abord.

Le respect exige beaucoup de tolérance : c’est accepter la diversité des points de vue, ainsi que dépasser la peur ou l’aversion que d’autres aspects pourraient susciter (situation économique, façon de s’exprimer ou de s’habiller).

Le respect va plus loin que la tolérance: c’est une intime conviction que chacun est unique et que chacun est l’égal de son vis-à-vis. Cela suppose bien des choses, comme l’écoute respectueuse,  la conscience de ce dont chacun est porteur et de la part de  bon qu’il y a dans chaque être humain.  C’est admettre qu’il y a plus en chacun que ce qu’on pourrait le supposer à un moment donné. Chaque humain a droit au respect. C’est une notion dynamique, sans condescendance,  qui doit nous mettre en mouvement et nous rendre solidaires.

Compassion

La compassion, c’est être attentif et disponible à ceux et celles qui ne vont pas bien pour vibrer avec eux. Ceci suppose d’écouter, de participer aux épreuves des autres. Il n’y a pas de compassion sans respect ; la compassion respecte le désir de l’autre, et n’impose pas une aide à celui ou celle qui ne la souhaite pas.

Solidarité

La solidarité c’est être conscient du fait

  • que nous vivons dans une partie privilégiée du monde
  • que les circonstances de la vie peuvent  faire que tous n’ont pas les mêmes chances ou que, dans le cours d’une vie, des “accidents de parcours” peuvent rendre vulnérable
  • qu’il est juste de mettre les chances que nous avons eues et les forces que nous avons reçues  au service des autres
  • qu’il est équitable de lutter pour une meilleure répartition des ressources

Comme une équipe de rameurs,  nous participons tous et toutes à une même tâche et agissons  en conséquence, avec cohérence à tous les niveaux : dans la communauté comme ailleurs.

La solidarité suppose de s’informer, pour pouvoir rejoindre des projets concrets dans  le quartier ou pour plus loin ; ou en créer en commun.

La solidarité invite au partage en équité, à la coopération.

La solidarité c’est alors se laisser toucher jusqu’au cœur, donner et recevoir dans la réciprocité du don, voir plus large que sa propre personne et répondre à l’appel de l’autre, des autres..

La solidarité s’oppose à la compétitivité exacerbée au profit de quelques-uns et à la logique absolue de l’argent.

Responsabilité

La responsabilité, c’est :

  • être sujet actif du projet qu’on veut  mener à bien ensemble;
  • s’investir à titre personnel dans les projets de la communauté, avec fidélité à ses engagements, à ses promesses;

La responsabilité ne doit pas forcément se porter seul·e, elle se partage.  Elle suppose de connaître ses limites, pour ne pas “porter trop lourd”.

La responsabilité va de pair avec la solidarité, parce qu’elle suppose de se soucier les uns des autres, du bien-être de chacun·e au sein de la communauté ; elle va de pair avec la confiance qu’on peut faire aux autres qui portent le projet en même temps.

La responsabilité demande de respecter individuellement les décisions du groupe, même si on n’est pas tout à fait d’accord. De même, cela suppose de respecter les valeurs communes et d’accepter de les assumer, de répondre de ses actes et de ceux approuvés par la communauté.

Notre baptême nous rend “co-responsables” de la cellule d’Eglise où nous sommes ; cette Église, c’est la nôtre ;  la différence de “ministère” n’octroie pas de responsabilité plus ou moins grande entre les baptisés … « le baptême instaure un principe fondamental d’égalité entre tous les baptisés, et cela l’emporte sur tout le reste »

Nous pensons que nous ne devons pas tellement nous demander ce que l’Eglise peut faire pour nous mais nous interroger sur ce que nous pouvons faire pour l’Eglise.

Ouverture

L’ouverture, c’est aller

–  à la rencontre d’autres personnes et d’autres communautés et rester curieux des autres, de ce qui se vit et de ce qui se fait ailleurs, c’est créer des occasions de rencontre.

–  se donner le droit de rêver, savoir se remettre en question et sortir de son cocon  pour ramener des idées nouvelles et ne pas hésiter à les tester ensemble.

–  accueillir l’autre grâce à une écoute bienveillante et reconnaissante de ce qu’il nous propose, sans a priori.

Dans la société multiculturelle dans laquelle nous vivons, nous pouvons, malgré nos différences, garder notre voix/voie personnelle parmi les voix/voies des autres et nous sentir renforcés dans nos choix

L’ouverture va de pair avec une attention aux signes des temps (dans la culture, la politique, dans ce qui se passe dans le quartier .. ).

L’ouverture n’est pas un slogan ni un signe de générosité mais une prise de conscience de notre “état citoyen”, une volonté “ressentie” de rejoindre la différence

L’ouverture exige du respect, en étant à l’écoute des propositions, des avis, des projets, de tous ceux qui participent à la communauté.

L’ouverture demande de la confiance en l’autre et en soi.

Fraternité

L’esprit chrétien en fait une valeur de base, car avec Jésus nous voyons chaque personne humaine comme créature appelée à être fils et fille de Dieu.

Au St Esprit on sent que beaucoup de gens se connaissent et s’apprécient. Les amitiés durent, même si tout le monde ne doit pas être l’ami de tout le monde. La fraternité que notre Père commun nous propose est universelle, elle dépasse les partenariats, les affinités ou les goûts particuliers.

La fraternité permet de reconnaître, de valoriser et d’aimer chaque personne indépendamment de sa proximité avec nous.

La fraternité c’est l’attention à l’autre, la compassion et le respect. Quand on est fraternel avec les autres, on vit toutes ces valeurs. En particulier, on sent que la souffrance est à combattre, qu’elle n’est pas salvatrice et on tente de faire tout ce qu’on peut pour l’éviter aux autres ou adoucir ses ravages.

Quand il y a  la fraternité , c’est la joie, le plaisir de se retrouver, qui rayonne. C’est le contraire d’une communauté glaciale ou d’une  assemblée indifférente

Grâce à la fraternité, l’amour de Dieu rayonne.

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